La relation entre Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, et Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire, a longtemps été marquée par une amitié historique, une interdépendance économique et une proximité culturelle. Cependant, ces dernières années, des signes de tensions ont commencé à émerger, provoquant des spéculations sur un possible "divorce à l'africaine". Cet article examine cette hypothèse.
La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso partagent une histoire commune en tant que colonies françaises, et leurs liens se sont poursuivis après l'indépendance. En raison de la prospérité économique relative de la Côte d'Ivoire, de nombreux Burkinabés ont migré vers ce pays à la recherche de meilleures opportunités économiques, créant une importante diaspora burkinabè en Côte d'Ivoire.
Cependant, les relations entre les deux pays ont été mises à rude épreuve lors des crises politiques et des conflits internes qui ont secoué la Côte d'Ivoire au début des années 2000 et en 2010-2011. Ces crises ont exacerbé les tensions entre les Ivoiriens et les immigrés, y compris la grande communauté burkinabè. Les accusations de soutien du Burkina Faso aux rebelles ivoiriens ont également créé des frictions.
Les tensions politiques se sont intensifiées avec le changement de régime au Burkina Faso en 2014, lorsque Blaise Compaoré a été renversé après 27 ans au pouvoir. Compaoré avait entretenu des relations étroites avec le leadership ivoirien, et son départ a laissé un vide dans les relations entre les deux pays.
En plus de ces facteurs politiques, des questions économiques et environnementales, telles que le conflit autour de la propriété des terres agricoles, ont également contribué à la tension entre les deux pays. Le Burkina Faso est fortement dépendant de la Côte d'Ivoire pour l'accès au marché mondial via le port d'Abidjan, et toute perturbation de cette route peut avoir des conséquences économiques significatives.
Cependant, malgré ces défis, il est prématuré de parler de "divorce" entre Ouaga et Abidjan. Les deux pays ont une longue histoire de coopération et d'interdépendance, et il est dans leur intérêt mutuel de maintenir des relations stables et pacifiques. De plus, les liens culturels et humains entre les deux pays, renforcés par des décennies de migration, sont profonds et durables.
En conclusion, bien que les relations entre Ouaga et Abidjan aient été mises à l'épreuve par des crises politiques et des désaccords, l'idée d'un "divorce à l'africaine" semble exagérée. Il est essentiel que les deux pays travaillent ensemble pour résoudre leurs différends de manière pacifique et constructive, afin de préserver et de renforcer leurs relations historiques et mutuellement bénéfiques.